Retrouvez l’intervention prononcée par Virginie Corteval, numéro 2, à l’occasion de la fête nationale.
Seul le prononcé fait foi.
Monsieur le Président,
Messieurs les Ministres,
Excellences,
Officiers,
Chers amis,
Bonsoir et bienvenue à la Résidence de France pour la célébration du 14 juillet.
Comme vous en avez été informé plus tôt dans la journée, l’Ambassadrice Salina Grenet-Catalano a malheureusement été testée positive à la Covid19 ce matin. Elle regrette de ne pas être en mesure de vous recevoir ce soir. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement. Je vais maintenant prononcer le discours de l’Ambassadrice en son nom.
Après deux ans de restrictions dues à la COVID-19, c’est un grand plaisir pour nous et toute l’équipe de l’Ambassade de pouvoir enfin vous accueillir tous, à nouveau, dans un format normal et complet.
J’avais espéré pouvoir dire qu’aujourd’hui est un jour heureux mais malheureusement ce n’est guère le cas vu la situation de crise internationale dans lequel nous vivons depuis le 24 février. La guerre est, en effet, revenue au cœur du sol européen. L’agression injustifiée et non provoquée de la Russie contre l’Ukraine a eu déjà de nombreuses conséquences : des morts, des destructions, un monde plus brutal, une crise énergétique et alimentaire. Mais ce drame apporte aussi sa part d’espoir : l’espoir issu de l’incroyable résilience et résistance du peuple ukrainien ; l’espoir de la réaction unie et forte de l’Union européenne et de ses partenaires ; l’espoir d’un avenir meilleur avec la décision d’accorder à l’Ukraine et à la Moldavie le statut de candidat à notre Union. Nous resterons aux côtés de l’Ukraine jusqu’à ce que la paix revienne sur notre continent.
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Cette situation dramatique qui se déroule non loin, plus au Nord, démontre qu’il n’y a pas de temps à perdre pour rechercher une paix durable et viable, ici, sur la belle île de Chypre ! Les conflits gelés restent des blessures à refermer. Le statu quo à Chypre n’est guère un statu quo. La situation change, et pas nécessairement pour le meilleur : de la remise en cause des normes internationales à Varosha aux menaces toujours présentes dans la zone économique exclusive chypriote, des conditions économiques difficiles et aux restrictions de leurs droits fondamentaux auxquelles font face les Chypriotes turcs aux niveaux élevés de migration à travers la ligne verte. Nos amis ukrainiens ont démontré qu’il y a de l’espoir tant que nous gardons cet espoir. Aucun objectif n’est inatteignable pourvu qu’il y ait volonté et confiance. La France est prête à soutenir toute initiative dans cette direction, comme les mesures de confiance. La division n’est pas une option et nous restons convaincus qu’une Chypre réunifiée, fédérale et européenne, c’est-à-dire une solution dans le cadre des paramètres de l’ONU, est encore réalisable. Nous saluons les efforts inlassables des Nations Unies à cet égard.
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Monsieur le Président, comme vous le savez, les 6 derniers mois ont été très particuliers pour la France puisque nous avons exercé la présidence du Conseil de l’Union européenne dans une période difficile. Vous en êtes bien conscient puisque vous avez dû vous rendre personnellement - ainsi que vos ministres - aux quatre coins de la France pour les différentes réunions informelles que nous avons organisées en quelques semaines. J’espère que cela n’a pas été trop épuisant et que vous avez apprécié vos séjours sur place. Il est dommage que notre présidence soit terminée, maintenant que nous avons plusieurs vols directs entre Chypre et la France !
Au début de notre présidence, le Président Macron a mis en avant notre ambition : premièrement, construire une Europe plus souveraine et autonome ; deuxièmement, accélérer le redressement de nos économies et poser les bases d’un nouveau modèle de croissance européen après la COVID ; troisièmement, œuvrer pour une Europe plus humaine, plus proche de ses citoyens et prenant soin de sa jeunesse.
Nous avons dû consacrer la majeure partie de notre attention à la guerre en Ukraine. Mais nos objectifs initiaux restent valables à 100%. Nous avons même dû accélérer nos efforts vers plus d’autonomie, notamment en matière énergétique.
Nous avons, dans l’ensemble, enregistré de nombreux succès. Permettez-moi d’en citer quelques-uns : la " boussole stratégique " pour mieux faire face aux défis de la sécurité ; l’ambitieux paquet climatique " Fit for 55 " ; des initiatives clés pour renforcer la protection de la biodiversité à travers le One Ocean Summit qui s’est tenu à Brest ; l’introduction d’une représentation minimale des femmes dans les conseils d’administration des entreprises ; la création, partout en Europe, d’un salaire minimum. Je sais, Monsieur le Président, que la mise en œuvre, à Chypre, du salaire minimum européen était un projet cher à la regrettée ministre Zeta Emilianidou à qui je tiens à rendre hommage une fois de plus.
Avec la Conférence sur l’avenir de l’Europe dont les résultats ont été dévoilés en mai, nous avons écouté nos citoyens, en particulier les jeunes, sur leurs attentes et leurs propositions. Nous avons beaucoup de travail à accomplir pour mettre en œuvre leurs recommandations.
Ici, à Chypre, nous avons organisé plusieurs événements pendant notre présidence. Une série d’importants déjeuners de travail entre les Ambassadeurs de l’UE et les hauts fonctionnaires chypriotes, et vous, Monsieur le Président. Merci ! Des événements publics et culturels tels que "la Nuit européenne des idées", accueillie par le Parlement, où nous avons donné la parole à la jeunesse chypriote ; une exposition sur le patrimoine architectural européen ; un festival du film européen. Un grand merci à mes collègues européens pour avoir contribué à ces événements.
Permettez-moi également de remercier chaleureusement mes collaborateurs à l’Ambassade, à l’Institut français et à la Résidence pour leur excellent travail durant notre présidence. Ce fut un véritable travail d’équipe !
Nous souhaitons maintenant bonne chance à la Présidence tchèque.
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Monsieur le Président, l’année écoulée a également été très importante pour l’approfondissement de notre relation bilatérale, une relation qui tire sa force de nos valeurs européennes communes et de notre appartenance à l’UE. Dans le domaine de la défense et de la sécurité, je ne peux que mentionner la récente décision de Chypre d’acheter six hélicoptères dernier cri à Airbus, contribuant ainsi au renforcement de notre défense européenne. Merci encore à la République de Chypre d’accueillir nos navires dans ses ports, y compris, cette année encore, le porte-avions Charles de Gaulle. Nous sommes rejoints ce soir par les marins de la frégate Provence, qui bénéficie actuellement de l’hospitalité chypriote dans le cadre de sa mission OTAN en Méditerranée orientale.
Nos relations se sont également développées dans le secteur économique grâce aux nouveaux contrats signés récemment dans le domaine du traitement de l’eau et de l’assainissement ou dans le domaine de la distribution alimentaire entre le groupe Casino et Alphamega par exemple. Des vols plus directs ont également permis de transporter des touristes français à Chypre et des Chypriotes en France. Des progrès significatifs ont été réalisés dans le secteur de l’éducation : 1. avec le développement de l’école franco-chypriote de Nicosie (plus de 440 enfants y étudient ; nous en attendons encore plus l’année prochaine) et l’ouverture, en septembre, d’une antenne à Limassol. 2. avec le nombre croissant de Chypriotes qui apprennent le français dans les écoles chypriotes ; 3. et avec un nombre accru d’étudiants chypriotes qui choisissent les universités françaises pour leurs études. Ils ont fait un bon choix !
Pour conclure sur cette note plus positive, permettez-moi de remercier nos sponsors de nous avoir permis d’organiser cette réception ce soir (vous en trouverez la liste dans l’entrée) et permettez-moi de vous remercier encore une fois d’être venus ici si nombreux pour célébrer le Jour de la Bastille, qui incarne nos valeurs clés de "Liberté, Egalité, Fraternité".
Passez une excellente soirée !